Bien-être au travail et intelligence collective

19 juin 2005

La supervision des consultants et des formateurs

La supervision est aujourd’hui de pratique courante chez les thérapeutes et les coachs. En effet, ces métiers s’inscrivent dans une relation d’aide auprès de personnes ou d’équipes dont le(s) comportement(s) ou les situations vécues sont sources de souffrance. Le thérapeute comme le coach sont là pour aider le patient/client à comprendre les raisons de cette souffrance et à trouver des aménagements pour la réduire.
Dans le cadre de cette relation d’accompagnement, vont apparaître successivement deux processus mis en évidence par Freud dans la cure analytique : le transfert et le contre-transfert.
Le transfert est l’ensemble des mouvements affectifs qui sont sollicités chez le patient au cours de la thérapie ou du coaching et qui sont éventuellement projetés sur le thérapeute ou le coach. Ces mouvements transférentiels n’ont d’intérêt que dans la mesure où il y a contre-transfert.
Le contre-transfert est l’ensemble des mouvements affectifs suscités chez le thérapeute ou chez le coach par ce qu’il voit ou comprend, par ce qui est dit, éprouvé ou mis en scène par le patient ou le coaché.

Ces deux mouvements sont favorisés par la présence neutre du thérapeute ou coach.
C’est pour gérer au mieux ce contre-transfert, que les coachs et les thérapeutes doivent régulièrement se faire superviser. En ayant conscience des effets du patient ou du coaché chez lui, le thérapeute ou coach pourra faire la part de ce qui lui appartient et la part de ce qui appartient au patient ou coaché. Alors, et alors seulement, une perception-compréhension pourra advenir.

En quoi consiste la supervision ?

Il s’agit d’un temps d’échange avec un professionnel expérimenté avec lequel le coach ou thérapeute pourra exposer ses difficultés avec tel ou tel personne ou groupe, comprendre et analyser ses propres projections et ainsi retrouver la neutralité bienveillante (ou OKness en Analyse transactionnelle), condition nécessaire pour conduire avec justesse la thérapie ou le coaching.

Je pense que la supervision peut et doit avoir sa place auprès des consultants et des formateurs.

Quelles formes celle-ci peut-elle prendre ?

La supervision peut se mener seul ou en groupe.
Il peut s’agir de temps de réflexions et de discussions, d’échanges de pratiques, d’analyse et de résolution de problèmes, de mises en situation, de trainings, de suivi sur le terrain, …

A quels types de problématiques la supervision peut-elle répondre ?

Voici à titre d’exemple ce qu’il est possible de traiter dans le cadre de supervisions destinées à des consultants ou des formateurs :
- concevoir des dispositifs pédagogiques, des programmes de formation (conducteur, contenus didactiques, exercices, …),
- analyser, comprendre et résoudre des difficultés d’ordre pédagogique (asseoir son autorité, susciter la participation, motiver les apprenants, renforcer la confiance en soi, gérer son trac, faire un exposé pédagogique, mettre du rythme dans ses animations, renouveler ses pratiques, …),
- bâtir une stratégie marketing (déterminer sa cible, clarifier son offre, rédiger une plaquette, …),
- élaborer et mettre en œuvre un plan d’action commercial (réussir son phoning, mener un entretien commercial, rédiger une proposition, savoir la défendre, fidéliser sa clientèle, … ),
- renforcer son professionnalisme en tant que consultant (développer son écoute, gérer les conflits, négocier, conduire une réunion, présenter des recommandations, animer une équipe-projet, savoir créer la coopération, savoir renforcer la cohésion, savoir motiver ses interlocuteurs, développer son sens de la stratégie, identifier les enjeux et les acteurs-clés d’un projet, …).


Cet accompagnement spécifique aux consultants et formateurs se situe au carrefour du coaching, du conseil et de la formation puisque le travail peut porter autant sur le contenu que sur le processus, sur la personne que sur la situation-problème. Il intègre des éléments de connaissance des métiers de formateurs et de consultants, des savoirs sur les champs d’intervention de ceux-ci et enfin, une expertise dans les domaines de la psychologie et de l’accompagnement des personnes.
Le rôle de ce « superviseur » se rapproche de celui de sage-femme dans la mesure où il créer les conditions propices à un accouchement sans douleur. Il travaille à côté de son « patient » sans toutefois faire à sa place. Il est un peu l’homme de l’ombre qui œuvre en coulisse. Il aide, soulage, rassure, écoute, conseille, encourage et invite à l’action.

C’est l’activité que je développe aujourd’hui sans avoir encore trouvé comment la nommer d’une façon juste.

N’hésitez pas à me faire des propositions …